Les péchés des pères

Henning Ahrens

Éditions Gallmeister

  • Conseillé par (Librairie La Forge)
    15 mars 2023

    Coup de cœur !

    Gerda est la "dame aux morts", elle apprête les cadavres. En ce jour de 1962, Willhelm Leeb senior, avec qui elle devait se fiancer en 1945, lui demande de reprendre du service une dernière fois. A travers les yeux de Gerda, puis de chaque Leeb, on voit l'histoire de la famille Leeb, notamment en 1945 avec la jeunesse de Leeb senior, soldat puis prisonnier de guerre allemand. Les péchés des pères est un roman foisonnant, qui suit le point de vue des allemands sur une longue période : la fin du XIXe siècle, la guerre 39-45 ; comment ils se sont relevés ou pas, et adaptés ou pas suite à la chute du Reich. L'histoire m'a un peu rappelée celle de Là où sont les oiseaux de Maren Uthaug, avec ce côté famille maudite, l'histoire sombre et tragique. Enorme coup de cœur !

    - Mélany, libraire


  • Conseillé par (Librairie Entre les Lignes)
    20 février 2023

    L’envol d’une cigogne comme une liberté inaccessible.

    Dans cet immédiat après-guerre où les choses changent rapidement, il est un monde rural austère et figé, où les intérêts familiaux priment encore sur toute liberté individuelle : il est impensable pour une longue lignée d’hommes, qu’ils soient marqués par la religion ou dévastés par la guerre, d’envisager une autre vie que la ferme.
    Gerda est une femme indépendante, solide, c’est elle qui s’occupe des morts de son village. Bien qu’elle ait décidé d’arrêter cette charge, elle accepte une fois encore d’aider ses voisins.
    Depuis qu’il est revenu de la guerre, le vieux Leeb n’a de cesse de tyranniser sa famille. Malgré le suspens qui tient une bonne partie du roman, (qui est mort ?), la tragédie qui a eu lieu semblait inéluctable.
    Elle est bien la conséquence de siècles d’humiliations, de sacrifices et de folle tyrannie que nous observons à travers le regard de Gerda, qui ne juge jamais ses voisins, les Leeb. Depuis des générations, tous les Leeb se prénomment Wilhelm, comme pour souligner l’obligatoire transmission et la fuite impossible, plongeant les hommes (et les femmes) dans le désespoir et une soumission mortifère. Et dans la solitude ceux qui pensent autrement.
    Apre, noir, bouleversant.