- EAN13
- 9782020050517
- ISBN
- 978-2-02-005051-7
- Éditeur
- Seuil
- Date de publication
- 1979
- Collection
- FICTION ET CIE (25)
- Nombre de pages
- 192
- Dimensions
- 0,1 x 0,1 x 0,1 cm
- Poids
- 201 g
- Langue
- français
A la recherche d'un corps. Langage et silence dans l' uvre de William S. Burroughs
langage et silence dans l'œuvre de William S. Burroughs
De Serge Grünberg
Autres contributions de Philippe Mikriammos
Seuil
Fiction Et Cie
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Serge Grunberg est né en 1948 à Saint-Quentin. Après des études poussées d’anglais, il obtient un doctorat de lettres en 1976. A écrit « À la recherche d’un corps » à Lusaka (Zambie) où il était assistant de français à l’université. Travaille actuellement à une thèse intitulée : Intuitions préfreudiennes chez Poe, Melville, Hawthorne.
Aux USA, il aura fallu attendre les années cinquante pour assister, en art comme en littérature, à une véritable révolution : la mise en fonctionnement ultra-rapide et précise d’une écriture (enfin débarrassée de toute équivoque « européenne ») dont les opérateurs s’appelaient Jackson Pollock, disons, et William S. Burroughs. Ce sera l’arrivée sur la scène brillamment illuminée de l’avant-garde et in extremis du Wyoming et du Missouri…
L’œuvre de Burroughs part d’un présupposé farouche : que le langage est un constituant comme un autre du corps humain. Les mots sont des micro-organismes, « des poussières vivantes » que seule une « révolution électronique » assemble et ordonne jusqu'à des niveaux plus ou moins différenciés de sens. On comprend alors pourquoi Burroughs a été ressenti avant tout comme un « témoin » : du comportement des drogués (Le Festin nu), de l’homosexualité masculine (La Machine molle, Les Garçons sauvages), etc. C’est que le sexe, comme la drogue, met en scène, exacerbe les conflits organisationnels qui sont ceux auxquels l’écriture ne cesse jamais d’avoir affaire.
Dès lors, la seule tentation qui anime encore l’écrivain ne peut être que celle-ci : ou bien on continue d’enregistrer sur la bande-son, et d’ordonner ces milliers de poussières aimantées, ou bien on enfonce d’un doigt raide la touche marquée « arrêt ». En d’autres termes : « La Mort est la séparation finale de la bande-image et de la bande-son » (Le Ticket qui explosa).
Sinon, c’est que le corps s est là. Et qu’il faut tenter d’écrire.
Aux USA, il aura fallu attendre les années cinquante pour assister, en art comme en littérature, à une véritable révolution : la mise en fonctionnement ultra-rapide et précise d’une écriture (enfin débarrassée de toute équivoque « européenne ») dont les opérateurs s’appelaient Jackson Pollock, disons, et William S. Burroughs. Ce sera l’arrivée sur la scène brillamment illuminée de l’avant-garde et in extremis du Wyoming et du Missouri…
L’œuvre de Burroughs part d’un présupposé farouche : que le langage est un constituant comme un autre du corps humain. Les mots sont des micro-organismes, « des poussières vivantes » que seule une « révolution électronique » assemble et ordonne jusqu'à des niveaux plus ou moins différenciés de sens. On comprend alors pourquoi Burroughs a été ressenti avant tout comme un « témoin » : du comportement des drogués (Le Festin nu), de l’homosexualité masculine (La Machine molle, Les Garçons sauvages), etc. C’est que le sexe, comme la drogue, met en scène, exacerbe les conflits organisationnels qui sont ceux auxquels l’écriture ne cesse jamais d’avoir affaire.
Dès lors, la seule tentation qui anime encore l’écrivain ne peut être que celle-ci : ou bien on continue d’enregistrer sur la bande-son, et d’ordonner ces milliers de poussières aimantées, ou bien on enfonce d’un doigt raide la touche marquée « arrêt ». En d’autres termes : « La Mort est la séparation finale de la bande-image et de la bande-son » (Le Ticket qui explosa).
Sinon, c’est que le corps s est là. Et qu’il faut tenter d’écrire.
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