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Papier - Grasset 18,00
Notre vie, ne la passons-nous pas en quête inassouvie de l’Autre ? De
l’autre, enfin, qui soit autre.
Or ce tout autre n’est pas à attendre de quelque Là-bas espéré, d’un lointain
fantasmé : la pensée ne fera toujours que tourner en rond dans cet imaginaire
projeté.
Mais il se découvre si près, à portée, dans ce que l’on a trop placidement,
paresseusement, assimilé. L’inouï ne tombe pas de quelque ciel féerique, mais
s’extrait de ce qu’on foule si négligemment d’instants banals.
L’opposé lui-même n’est plus autre, car il ne confronte plus à de l’inconnu :
il est désormais posé devant, « en face », diamétralement aligné, et même
dramatiquement érigé ; mais déjà assigné, inerte et rangé – l’opposé déjà
s’entend avec son autre.
De là qu’il faudra, je crois, procéder de façon inverse. Chercher de l’autre,
non pas dans ce qui s’annonce à l’antipode, dans le rôle du contraire, qui
déjà est complémentaire. Mais plutôt en ouvrant un écart au sein de ce qu’on
croirait semblable, le plus à proximité, apparemment le plus apparenté : pour
y sonder ce qui s’y fissurerait secrètement d’un autre possible.
Ainsi, déjà, entre le « plaisir » et la « jouissance » – eux qu’on croyait
accolés.
Car c’est en émergeant d’un tel écart qu’un Autre – Toi – peut être rencontré.
Penser l’autre : n’est-ce pas là ce qui peut relancer la philosophie et,
d’abord, nous fait accéder à l’existence ?
F. J.
l’autre, enfin, qui soit autre.
Or ce tout autre n’est pas à attendre de quelque Là-bas espéré, d’un lointain
fantasmé : la pensée ne fera toujours que tourner en rond dans cet imaginaire
projeté.
Mais il se découvre si près, à portée, dans ce que l’on a trop placidement,
paresseusement, assimilé. L’inouï ne tombe pas de quelque ciel féerique, mais
s’extrait de ce qu’on foule si négligemment d’instants banals.
L’opposé lui-même n’est plus autre, car il ne confronte plus à de l’inconnu :
il est désormais posé devant, « en face », diamétralement aligné, et même
dramatiquement érigé ; mais déjà assigné, inerte et rangé – l’opposé déjà
s’entend avec son autre.
De là qu’il faudra, je crois, procéder de façon inverse. Chercher de l’autre,
non pas dans ce qui s’annonce à l’antipode, dans le rôle du contraire, qui
déjà est complémentaire. Mais plutôt en ouvrant un écart au sein de ce qu’on
croirait semblable, le plus à proximité, apparemment le plus apparenté : pour
y sonder ce qui s’y fissurerait secrètement d’un autre possible.
Ainsi, déjà, entre le « plaisir » et la « jouissance » – eux qu’on croyait
accolés.
Car c’est en émergeant d’un tel écart qu’un Autre – Toi – peut être rencontré.
Penser l’autre : n’est-ce pas là ce qui peut relancer la philosophie et,
d’abord, nous fait accéder à l’existence ?
F. J.
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