L'Idéel et le matériel, Pensée, économies, sociétés
EAN13
9782213653051
Éditeur
Fayard
Date de publication
Langue
français

L'Idéel et le matériel

Pensée, économies, sociétés

Fayard

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Les Hommes, contrairement aux autres animaux sociaux, ne se contentent
pas de vivre en société, ils produisent de la société pour vivre. Ils
fabriquent de l’histoire, l’Histoire, et ce, parce qu’ils ont dans leur nature
propre la capacité de s’approprier la nature et de la transformer.
S’approprier la nature, c’est, pour l’homme, inventer des moyens matériels et
idéels pour disjoindre certains éléments des écosystèmes qu’il exploite et les
faire servir à ses besoins. Cette action implique la mise en œuvre de rapports
sociaux qui lui servent de cadre et de support et qui, quelle que soit
l’instance où ils se situent, fonctionnent comme des rapports sociaux de
production, ou, selon un parler plus commun, comme des rapports économiques.
     Quel est le poids des réalités matérielles, celles de la nature
extérieure à l’homme et celles qu’il a créées, et quel est le rôle de la
pensée dans la production des rapports sociaux ? Tout le mouvement du livre
est là : de l’analyse des rapports sociaux de production à celle de la
production des rapports sociaux. Le point d’appui de ce mouvement est dans la
constatation que la part idéelle de tout rapport social n’est pas seulement le
reflet plus ou moins déformé de ce rapport dans la pensée, mais l’une des
conditions mêmes de sa naissance, condition qui devient un élément de son
armature interne.

     L’auteur montre et son analyse constitue un défi aux schémas reçus que
des deux forces qui composent celle d’un pouvoir de domination et
d’exploitation, la plus forte n’est pas la violence exercée par les ordres,
les castes ou les classes qui dominent une société, mais le consentement des
dominés à leur domination. La « boîte noire » à l’intérieur de laquelle la
pensée doit pénétrer, si elle veut peser sur l’évolution de nos sociétés, est
bien le mécanisme de production de ces représentations partagées par des
ordres, des castes, des classes opposés et c’est vrai aussi des rapports entre
les sexes. L’un des grands problèmes des sciences sociales, dont les enjeux
scientifiques et politiques sont énormes, est là.


Né en 1934, Maurice Godelier, après avoir travaillé auprès de Fernand Braudel
à la VIe section de l’EPHE, puis de Claude Lévi-Strauss, professeur au Collège
de France, est, depuis 1975, directeur d’études à l’Ecole des Hautes Etudes en
Sciences sociales. En 1982, il a été nommé directeur scientifique au CNRS,
chef du département des Sciences de l’homme et de la société.
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