Librairie coiffard

Conseillé par (Librairie Coiffard)
18 avril 2018

Conseillé par Lyonel

Philippe Claudel est un amoureux de Louis-Ferdinand Céline. C’est à dire qu’il est un sentimental des débuts de romans, des récits incontournables et décisifs. On se souvient des premiers mots de Mort à Crédit: « Nous voici encore seuls. Tout cela est si lent, si lourd, si triste... » Lourd et lent, ces mots rappellent ceux d’un autre maître en écriture de Philippe Claudel: André Hardellet et son roman à scandale: Lourdes, Lentes. Écriture puissante, tracée au sabre, qui influença fortement l’auteur des Âmes Grises, tout au long d’un Inhumaines, le précédent livre du romancier.
Littérature de rupture, contagieuse en outrages et autres provocations. Avec L’Archipel du Chien, Claudel revient à ses premiers amours et au dynamitage d’un certain manichéisme. Comment devient-on complice? Comment devient-on coupable ? Ces questionnements, digne d’un Kafka, Claudel les met en place au fil de ce roman passionnant. Sorte de syncrétisme littéraire - on y retrouve du polar, de l’imaginaire et du réalisme - L’Archipel du Chien convoque les thématiques de l’étranger et de la migration, dans un espace fantasmé qui ressemble de très près au bassin méditerranéen. Durant cette parabole, cet imaginaire au vitriol, Claudel fabrique une tension et un suspens, qui interroge l’éthique de tout un chacun. Claudel, une odyssée nécessaire.

Conseillé par (Librairie Coiffard)
17 avril 2018

Conseillé par Stéphanie

Aujourd’hui, Azouz Begag renoue avec l'enfance d'une manière différente du "Gone du Chaâba" mais tout aussi généreuse. "Mémoires au soleil", c’est une terre : l’Algérie, c’est un pays d’accueil et de naissance : la France et c’est une ville, toujours : Lyon. "Mémoires au soleil" c’est l’errance du père, Bouzid, déboussolé par son « Ali zaïmeur » et l’occasion pour son fils d’interroger un passé, une identité, une filiation, des exils. Un récit de l’ intime, nostalgique et tendre, avec une pincée d’ironie parfois, ce qui rend l’histoire d’autant plus savoureuse. Ce livre est une déclaration d’amour qui touche par sa pudeur. Faut-il ajouter qu’on aimerait nous aussi prendre le thé à la menthe et jouer aux dominos dans ce café des anciens avec Amor Plastic, Miloud Météo, Lunettes Noires ou Front Tatoué?

Conseillé par (Librairie Coiffard)
29 mars 2018

Conseillé par Coralie

Glasgow. Une ville qui peut sembler accueillante, dépaysante, une jolie ville écossaise verdoyante et reposante. Alan Parks va vous montrer l'envers du décor : une ville sale, effrayante, gangrenée par la misère, la prostitution et les trafics de drogues.
McCoy, inspecteur de police est appelé par un détenu dont il a contribué à l'interpellation des années plus tôt. Lors de sa visite à la prison, ce dernier lui annonce le meurtre à venir de la jeune Lorna Skirving. Pourquoi le croire, pour quelle raison l'informe-t-il et surtout qui est cette femme ?
Malgré ses réticences, McCoy et son jeune adjoint Wattie tentent de prendre les devants. Malheureusement, ils ne vont pas réussir à arrêter le jeune homme qui tire sur Lorna en pleine rue avant de se suicider.
Nous sommes en janvier 1973, l'année commence mal.
L'autopsie révèle un corps couvert d'ecchymoses. Après enquête, il semblerait que Lorna Skirving, malgré son emploi de serveuse, s'adonnait à quelques extras mouvementés. Commence pour le duo McCoy - Wattie un mois de janvier pénible, violent et qui leur fera découvrir de nouvelles facettes de cette ville, plus sombres et teintées de corruption.
Pour son premier roman Alan Parks nous montre un univers glaçant parsemé d'individus tout aussi détestables les uns que les autres. Un roman noir captivant qui ne vous fera plus voir l'Ecosse de la même façon...

Albin Michel

24,00
Conseillé par (Librairie Coiffard)
29 mars 2018

Conseillé par Coralie

Dans le Dakota du Nord, pour les indiens Ojibwé, la chasse au cerf marque le début de l'automne. Landreaux est sûr de lui, serein. Il a remarqué le cerf depuis quelques temps déjà et son souffle est détendu. Il l'aperçoit, vise, tire. Sous ces yeux, le cerf s'enfuit et c'est le petit Dusty Ravich qui s'effondre. Il est le fils de ses voisins et amis et se cachait dans les bois. Abasourdi, Landreaux va mettre en oeuvre une ancienne tradition indienne, éprouvante mais riche de sens : il va donner son plus jeune fils, LaRose, aux parents de Peter, en deuil.
Commence pour le jeune garçon, qui vient de perdre son ami Dusty, une étrange danse entre deux familles qui évitent de se croiser, qui ne s'adressent pas la parole mais qui vont pourtant se partager le même enfant. Le destin de ce jeune garçon semble lié aux précédents LaRose que le lecteur va peu à peu apprendre à connaître au fil des générations jusqu'à la toute première LaRose.
Le récit de Louise Erdrich est extrêmement subtil mais il met en lumière l'histoire complexe et les coutumes ancestrales des indiens d'Amérique du Nord à travers plusieurs générations, de la première LaRose au milieu du 19ème siècle jusqu'à aujourd'hui.

Éditions de l'Observatoire

19,00
Conseillé par (Librairie Coiffard)
15 mars 2018

Conseillé par Stéphanie, Marie-Laure et Rémy

Pas facile de réussir un huis-clos en littérature.
Christian Guay-Poliquin s'y frotte, et gagne son pari haut la main!
Tandis que l'hiver du Grand Nord paralyse son environnement naturel, l'Homme est contraint de s'adapter. Et quand une panne d'électricité généralisée s'abat sur tout le pays cela n'arrange pas les choses!
Dans ce contexte, les habitants d'un village isolé s'interrogent : que faire du jeune homme retrouvé gravement accidenté sur la route à la fin de l'été? Il est d'ici, même s'il avait disparu depuis dix ans : l'abandonner n'est donc pas envisageable. Matthias, le vieil étranger qui s'est installé dans une maison abandonnées sur les hauteurs, faute de pouvoir rentrer chez lui (foutue panne!), pourrait bien représenter une solution provisoire.
Un jeune homme invalide et convalescent veillé par un vieil homme qui ne se trouve pas là où il souhaiterait être, se retrouvent donc à vivre ensemble sous une véranda alourdie par le poids de la neige qui n'en finit pas de tomber. Le huis-clos est en place.
Les jours passent et se ressemblent autour du poêle, du pain noir et de la soupe sans fond. L'immobilisme, le silence fragilisent une cohabitation forcée. Et puis le doute, la perte de confiance s'infiltrent doucement mais implacablement dans les brèches existantes.
La neige est un personnage à part entière et son omniprésence rend la menace toujours plus intense. Matthias et l'homme blessé y survivront-ils?
Servi par une langue qui sait aller à l'essentiel, ce roman a quelque chose d'envoûtant. Il est habité par l'hiver, et pourtant sur cette neige toujours plus envahissante se reflète une grande lumière. Plongez-y sans hésitation!