- EAN13
- 9782130807834
- Éditeur
- PUF
- Date de publication
- 11/04/2018
- Collection
- Perspectives critiques
- Langue
- français
- Langue d'origine
- français
Autre version disponible
Nous avions pris le visage comme la plus naturelle des évidences. Nous avions
cru pouvoir y lire, comme sur un écran, nos sentiments et nos scrupules, nos
colères et nos joies. Nous l’avons décoré, maquillé, dessiné, comme s’il était
la carte de visite authentique de notre personnalité, de notre être. Pourtant,
rien n’était plus faux. Plutôt qu’une fenêtre ouverte sur notre intériorité,
le visage a toujours été un artéfact technique – une construction devant
autant à l’artificialité qu’au patrimoine que nous a confié la génétique. Des
origines de l’humanité à l’âge du triomphe du selfie, c’est l’histoire de la
fabrique technique, économique, politique, juridique et artistique des visages
que décrit Marion Zilio dans Faceworld. Une histoire qui trouve son dénouement
dans une interpellation radicalement inattendue de ce qui est trop souvent
dénoncé comme notre narcissisme contemporain. En fait de narcissisme, il se
pourrait bien que le selfie soit ce qui nous reconnecte aux sources les plus
profondes de la manufacture humaine des visages – une reconnexion qui serait
aussi une chance de nous réconcilier avec ce qui, en nous, tient du non-
humain.
cru pouvoir y lire, comme sur un écran, nos sentiments et nos scrupules, nos
colères et nos joies. Nous l’avons décoré, maquillé, dessiné, comme s’il était
la carte de visite authentique de notre personnalité, de notre être. Pourtant,
rien n’était plus faux. Plutôt qu’une fenêtre ouverte sur notre intériorité,
le visage a toujours été un artéfact technique – une construction devant
autant à l’artificialité qu’au patrimoine que nous a confié la génétique. Des
origines de l’humanité à l’âge du triomphe du selfie, c’est l’histoire de la
fabrique technique, économique, politique, juridique et artistique des visages
que décrit Marion Zilio dans Faceworld. Une histoire qui trouve son dénouement
dans une interpellation radicalement inattendue de ce qui est trop souvent
dénoncé comme notre narcissisme contemporain. En fait de narcissisme, il se
pourrait bien que le selfie soit ce qui nous reconnecte aux sources les plus
profondes de la manufacture humaine des visages – une reconnexion qui serait
aussi une chance de nous réconcilier avec ce qui, en nous, tient du non-
humain.
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