Questions de communication, n°23/2013, Figures du sacré
EAN13
9782814301627
ISBN
978-2-8143-0162-7
Éditeur
Presses Universitaires de Nancy
Date de publication
Collection
Questions de communication • série actes
Nombre de pages
532
Dimensions
16 x 2,6 cm
Poids
847 g
Langue
français

Questions de communication, n°23/2013

Figures du sacré

Presses Universitaires de Nancy

Questions de communication • série actes

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Extraits de l'introduction, par Stéphane Dufour et Jean-Jacques Boutaud:

Faisant le constat qu'il relève d'un monde aujourd'hui complètement révolu, Paul Ricœur (1974: 71) écrivait: « Le sacré est l'archaïque ». Démarche bien téméraire donc, celle d'engager Questions de communication dans un débat refermé sur le passé, voire dépassé. La discussion serait close et le sujet entendu. Tournons la page. Pourtant le sacré reste d'une étonnante acuité. Il y a quelques années, il trouvait encore à s'exposer dans ce temple de la création moderne et de l'avant-garde qu'est le centre Pompidou à Paris:

« Le sacré, quoi qu'on en dise, porte encore beau, si l'on en croit les lieux et moments que l'on continue de qualifier ainsi, de New York à Pékin. Ce monstre toujours jeune – poitrine de femme, corps de lion, ailes d'aigles – reste d'attaque. Faute d'oser lui faire face, beaucoup de nos contemporains l'ont barré de leur agenda et, pour mieux vaquer à leurs affaires, s'en vont disant que ce Sphinx-là a fait son temps. C'est imprudent. On est souvent rattrapé par ce que l'on croit derrière nous » (Debray, 2011: 12).

Pas davantage d'une époque que d'un lieu, le sacré n'est ni une survivance de la mort proclamée de Dieu, ni une réminiscence d'un siècle de sécularisation, mais bien la constance d'une notion qui n'a jamais cessé de vivre, de s'actualiser, dans sa permanence même.

(...)

Ce dossier propose de poser un premier regard sur la déterritorialisation du sacré à partir d'une approche d'inspiration sociosémiotique à même de rendre compte de la recomposition de ses modalités d'expression et de ses formes signifiantes. De notre point de vue, il est utile, en vertu même de son champ d'extension, de replacer le sacré dans le cadre de l'expérience sensible (Boutaud, Veron, 2007) où s'articulent trois registres de manifestation du sens: esthésique, esthétique, éthique. D'emblée, notons que l'assonance entre les termes ne témoigne pas ici d'un goût pour l'anaphore ou la paronomase mais traduit – avant tout – l'unité du monde sensible et les relations de solidarité qui en interdéfinissent les termes, par contiguïté, par complémentarité. Le plan esthésique est celui des sensations, des perceptions, des manifestations sensorielles qu'une obédience sémiotique, peircienne pour ne pas la citer, conçoit comme priméité de l'expérience; le plan esthétique est celui des formes d'expression et de représentation qui révèlent les formes sociales et symboliques investies dans le sacré; le plan éthique se rapporte, quant à lui, à l'axiologie de celui-ci, à son système de valeurs conjuguées à des pratiques qui ressortissent, globalement, d'un comportement, d'un ethos ou d'une forme de vie qui lui sont attachés et qui l'incarnent.
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