- EAN13
- 9782824905822
- Éditeur
- République des Lettres
- Date de publication
- 02/01/2024
- Collection
- Zweig
- Langue
- français
- Langue d'origine
- allemand
Autre version disponible
«Écrire l’histoire de Marie-Antoinette, c’est reprendre un procès plus que
séculaire, où accusateurs et défenseurs se contredisent avec violence. Le ton
passionné de la discussion vient des accusateurs. Pour atteindre la royauté,
la Révolution devait attaquer la reine, et dans la reine la femme. Or, la
vérité et la politique habitent rarement sous le même toit, et là où l’on veut
dessiner une figure avec l’intention de plaire à la multitude, il y a peu de
justice à attendre des serviteurs complaisants de l’opinion publique. On
n’épargna à Marie-Antoinette aucune calomnie, on usa de tous les moyens pour
la conduire à la guillotine; journaux, brochures, livres attribuèrent sans
hésitation à la «louve autrichienne» tous les vices, toutes les dépravations
morales, toutes les perversités; dans l’asile même de la justice, au tribunal,
le procureur général compara pathétiquement la «veuve Capet» aux débauchées
les plus célèbres de l’Histoire, à Messaline, Agrippine et Frédégonde.» —
Stefan Zweig.
séculaire, où accusateurs et défenseurs se contredisent avec violence. Le ton
passionné de la discussion vient des accusateurs. Pour atteindre la royauté,
la Révolution devait attaquer la reine, et dans la reine la femme. Or, la
vérité et la politique habitent rarement sous le même toit, et là où l’on veut
dessiner une figure avec l’intention de plaire à la multitude, il y a peu de
justice à attendre des serviteurs complaisants de l’opinion publique. On
n’épargna à Marie-Antoinette aucune calomnie, on usa de tous les moyens pour
la conduire à la guillotine; journaux, brochures, livres attribuèrent sans
hésitation à la «louve autrichienne» tous les vices, toutes les dépravations
morales, toutes les perversités; dans l’asile même de la justice, au tribunal,
le procureur général compara pathétiquement la «veuve Capet» aux débauchées
les plus célèbres de l’Histoire, à Messaline, Agrippine et Frédégonde.» —
Stefan Zweig.
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