La calomnie. Un philosophème humaniste, Pour une préhistoire de l’herméneutique
EAN13
9782757427774
Éditeur
Presses Universitaires du Septentrion
Date de publication
Collection
Opuscules
Langue
français

La calomnie. Un philosophème humaniste

Pour une préhistoire de l’herméneutique

Presses Universitaires du Septentrion

Opuscules

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La calomnie est la falsification volontaire du discours d'autrui : elle fait
dire à quelqu’un ce qu’il n’a pas dit. À la Renaissance, lorsque la grammaire
se transforma en philologie, la calomnie devint un « philosophème », l’unité
focale d’un réseau de notions et de problèmes, exprimant la nouvelle
conscience des écarts entre la pensée, son expression dans une langue
historique et sa communication. Contre les lectures fautives, le philologue
rétablit le sens authentique des œuvres du passé. Par son pouvoir de miner la
crédibilité d’autrui, la calomnie fut également un objet de réflexion
politique et religieuse, incitant même Botticelli à en donner une
représentation picturale. Cet essai se propose d’analyser les dispositifs de
la calomnie, ainsi que ses effets et ses remèdes, dans ses lieux historiques
d’apparition. Ainsi, après avoir examiné l’émergence de la calomnie à la
Renaissance, on en étudiera la réélaboration dans la défense de Descartes
contre ceux qui l’accusaient d’hérésie. Le problème humaniste de la
communication se transforme ici dans celui de la juste compréhension des idées
et dans l’examen des passions négatives et les vertus qui les contrecarrent,
notamment la générosité. Si ces éléments constituent la préhistoire de
l’herméneutique, l’étude de l’herméneutique générale du xviie-xviiie siècle,
visant à contrer les calomnies de l’interprète malicieux, en représente sa
première forme. On verra enfin comment la calomnie fut réduite ensuite à la
médisance.
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