Au menu du jour, le livre préféré de votre boucher.
Dans un monde où ni animaux ni végétaux ne restent, une société se retrouve à subsister en mangeant de la viande humaine. Les Hommes tournent autour des Halles, une boucherie géante où les différentes castes sociales peuvent échanger leurs tickets contre de la nourriture, le tout surveillé de près par la police qui est prête à punir d'un abattage immédiat la moindre infraction, récoltant ainsi toujours plus de viande fraiche.
Cet univers vous sera conté par ce narrateur, un individu lambda monologuant sa vie alors qu'il a tout perdu, tentant de survivre par tous les moyens. Il tiraille le lecteur entre haine et pitié alors qu'il ne désire qu'une seule chose au monde : la Viande.
•
Les promesses de cannibalisme et autres bizarreries perturbantes m'ont absolument ravies, mais ce trip horrifique n'est pas pour ceux dont l'estomac est fragile. Je ne pouvais pas détourner les yeux de l'horreur décrite tant l'écriture crue, voire saignante, de ce monologue est obsédant. L'auteur vous donnera envie, dans un même temps, de frapper et aider le personnage principal. Ça m'a presque donné envie d'y être. Presque.
•
Les thèmes du totalitarisme, des classes sociales et de l'humanité, enfin, de son absence apparaissent en toile de fond de ce court roman. L'auteur, né en Tchécoslovaquie communiste et ayant dû fuir son pays était connu dans le milieu dissident. Ses livres se passaient alors sous le manteau, et sa traduction vous permet ici d'en avoir un entre les mains.
Ce roman est le deuxième livre de la collection Pb82, se voulant en opposition à la littérature feel good. Ici, il n'y a que du plombant, du dérangeant, du poisseux, et vous prendrez plaisir à lire ce que l'humain à de plus noir à vous offrir.
•
Tout ça pour dire que vous pouvez plonger les yeux fermés dans ce roman feel bad. Bon appétit !

Une série de BD SF à découvrir sur un univers futuriste où des murailles invisibles aux origines inconnues disruptent le cours du temps, créant dans chaque zone une vitesse du temps différente et provoquant donc une juxtaposition entre plusieurs époques plus ou moins post-apocalyptiques entre lesquelles nos héros parviennent à se déplacer. La quête du pourquoi de ce monde doit-elle primer sur la recherche de la survie, du confort et de la reconstruction de civilisations parallèles, ou est ce l'inverse?

Véronique Ovaldé nous propose une galerie de personnages truculents, attachants parce qu'imparfaits.
On le parcourt comme une succession de nouvelles toutes liées les unes aux autres.
Un livre court, à savourer !

Un fantastique documentaire, amusant et passionnant pour les grands et les petits !
Débarrassez vous des clichés autour des adorables petites boules de poils que sont les rats ! Découvrez la vie mystérieuse des rats d'un point de vue historique, scientifique et ( surtout ) humoristique grâce à ce livre merveilleux 😉

Est-ce qu’il a oublié, le compère Albert, ce qui arrive aux artistes et à leurs masques ? On ne manque pas d’histoires à ce sujet pourtant : des tragiques, des loufoques, des ennuyantes aussi… Peut-être est-ce pour cela qu’il n’y a pas prêté attention ?
Bah, qu’importe le masque tant qu’il y a l’histoire, pas vrai ? Et puis l’art, surtout l’art… Tant pis pour les éventuelles figures méphistophéliques que l’on croise ou ne croise pas, tant pis pour les injustices que l’on fait ou que l’on reçoit sous ce faux visage…

Tant pis !

Albert, son histoire, on ne veut plus la laisser se développer, exister. Pourquoi ? Il est comédien, il n’est pas vieux mais presque, ce qui est pire : quel rôle y a-t-il lorsque l’on est dans un entre deux ? Sa vie personnelle est un désastre également, c’est bien comme ça que ça s’appelle lorsque votre femme vous quitte, non ?

Allons, l’ami Albert, du nerf !

Tu vas bien avoir une idée géniale pour te tirer de là, pas vrai ? Enfin géniale, géniale… C’est vite dit. Créer un alter-ego, rien que ça ? Un nouveau nom, un visage autre grâce à la complicité d’un ami pro du maquillage et des effets spéciaux, et voici le nouvel Edmond Dantès des castings, prêt à ravir tous les rôles ! Changement d’identité ? Non pas vraiment. Double je(u) ? Absolument !
Comme le dit Rimbaud : Je est un autre, mais aucun tour de passe-passe n’est sans conséquences.

Par une voix qui lui est propre, Philippe Torreton nous fait suivre les déboires d’un homme prêt à tout pour réussir, y compris se perdre lui-même.